Pierre MUSTIERE, ingénieur centralien, président de BOUYGUES ASIA, nous a fait partager sa passion pour la ville de Tokyo à travers une promenade virtuelle dans des lieux peu connus des circuits touristiques classiques.
Pour cette conférence, il a choisi de nous emmener dans le Nord Est de TOKYO.
Mais en premier lieu, Monsieur Pierre MUSTIERE nous raconte que c’est en lisant un article de journal en septembre 2012 (alors qu’il vit à Tokyo depuis déjà environ 15 ans) sur un endroit de la ville qui lui est inconnu, qu’il a eu un déclic.
En effet, la lecture de cet article lui fait prendre conscience qu’il ne connait pas aussi bien la ville comme il pensait. Il entreprend alors de partir à la découverte des quartier et endroits qui lui sont peu connus et / ou méconnus.
En parallèle, il a souhaité devenir guide interprète national au japon. Cette initiative a été menée avec succès en 2016 ; et lui a permis de devenir le 1er guide national français au japon.
A la suite ça, il a également passé le Tokyo city Guide en novembre 2016 (guide spécialiste de Tokyo).
Il est rappelé que Pierre MUSTIERE a écrit un livre, fruit de ces découvertes et promenades, intitulé : Tokyo Insolite et secrète.
A la suite de sa présentation Pierre MUSTIERE nous a baladé tout d’abord à SHIBAMATA, le long de la rivière Edogawa. C’est un quartier assez touristique connu pour le dernier bac de Tokyo mais aussi pour la statue de Tora san, héros des films Otoko wa tsurai yo, mais Monsieur MUSTIERE nous fait découvrir ce quartier autrement notamment par la visite de laveries décorées par des dessins de personnalités.
Pierre MUSTIERE nous emmène ensuite à la découverte des musées de Katsushika, de Setagaya, de Shinjuku et nous apprend notamment que les musées municipaux (moins connus et visités du public) peuvent être tout aussi intéressants que les musées nationaux.
Puis Pierre MUSTIERE poursuit sa visite avec le temple Shoganji géré par un moine ténor dans un orchestre et qui a apporté des objets pour le moins insolites au sein du temple (nain de jardin, reproduction d’une navette spatiale) ;
On continue par Tateishi Nonbei Yokocho (les yokocho sont un ensemble de ruelles abritant de nombreux petits restaurants japonais typiques appelés izakaya) qui a été construite à l’intérieur d’un marché noir d’après-guerre et qui n’a pas changé depuis ce temps. Un seul type de repas est servi dans cette yokocho. Cette yokocho est malheureusement vouée à disparaitre.
A la sortie de la gare de Tateishi, on trouve une arcade des années 60 avec des vendeurs de gâteaux. Cette arcade a gardé toute son authenticité.
Monsieur MUSTIERE précise aux non japonophones que Tateishi signifie « Pierre dressée ». Après des recherches effectues dans le quartier, Il s’avère qu’une pierre se trouve effectivement au sein d’une cité HLM du quartier.
On poursuit par le parc de Shibué qui a été construit sur un site de jouets en celluloïd où se trouve également une statue de Kewpie (personnage japonais).
Autour de Shibué, en plus de la statue de Kewpie, on peut découvrir des statues des personnages du dessin animé « Olive et Tom » diffusé à la télévision Française et japonaise dans la fin des années 1980.
D’autres statues de personnages populaires se situent vers Kameari ainsi qu’à Yanaka (statues dans les temples)
On continue en traversant la rivière Arakawa (canal construit au début du 20éme siècle) qui ne se trouve pas dans l’arrondissement d’Arakawa pour des raisons que Pierre MUSTIERE nous a expliquées qui se trouvent dans son livre.
Pierre MUSTIERE nous apprend, qu’à certains endroits, le canal de l’Arakawa se trouve en dessous du niveau de la mer et donc de la ville de Tokyo.
Nous nous trouvons maintenant dans le quartier de Tamanoi qui a été développé à l’ère Meiji et est devenu un quartier de prostitution. Ce quartier a été entièrement détruit pendant la guerre et s’est reconstruit un peu plus loin. Dans ce quartier se trouve encore des cafés d’avant-guerre (ancienne maison de passe) à deux étages.
On poursuit en découvrant le danchi de Shirahige (danchi = cité HLM) : Ce danchi en plus de sa fonction de logements a une fonction de pare feu avec des lance à incendie
Juste à côté du danchi, on voit l’ancienne usine de SEIKO aménagée en musée où se trouve l’intégralité des produits fabriqués par la marque. Une visite du musée est possible bien que le musée ne soit pas ouvert au public.
Au sud de Shirahige, il y a le Kagai de Mukojima. C’est un endroit où l’on trouve treize établissements de geisha en activité.
A 20 minutes à pied environ, en traversant la Sumigawa river, il y a Asakusa : quartier très touristique qui symbolise, le mieux pour Pierre MUSTIERE, la destruction et la reconstruction de Tokyo ; avant c’était le quartier le plus « in » de Tokyo avec le 1er gratte-ciel d’Asie (12 étages).
En 1923, la destruction d’Asakusa a été massive ce qui a notamment provoqué le déplacement de nombreux temples en dehors d’Asakusa.
Puis en 1945, les bombardements de la guerre ont complétement détruit le quartier ; On peut d’ailleurs voir des traces du bombardement avec 16 arbres qui ont conservé des traces de brulures du bombardement.
On arrive dans les quartiers plus connus avec Yoshiwara (quartier institutionnalisé des prostitués de l’ère Edo). Dans ce quartier se trouve également le bureau de yakusa le plus puissant.
Les défilés de Oiran (prostituées avec parure dans les cheveux, obi devant et chaussures pour lesquelles il fallait 3 ans pour maitriser la marche) était un événement exceptionnel dans le quartier de Yoshiwara.
Juste à côté de Yoshiwara, il y a la maison de l’auteur Higuchi Ichiyo dont le visage figure sur le billet de 5000 yens ;
On se rapproche maintenant de San’ya : quartier qui concentrait les travailleurs à la journée avec des chambres à 2500 yens la nuit. C’était l’endroit le plus pauvre de Tokyo en 1980. Aujourd’hui, il y a un mix entre les backpackers australiens (un backpacker est une personne qui voyage de façon autonome et à peu de frais) et les travailleurs à la journée. C’est un quartier souvent ignoré à Tokyo.
San ‘Ya se trouve à côté du mémorial du champ d’exécution de Kozukappara (200 000 morts pendant le shogunat). En effet, lors du temps du shogunat, les exécutions avaient lieu à cet endroit en public.
Pierre MUSTIERE nous apprend qu’à l’époque d’Edo le shogunat avait construit 4 routes avec des arrêts le long de ces voies : les 4 Shu Kuba. A ce jour, seul l’arrêt de KITA SENJU est celui qui a gardé sa fonction de nœud d’échange de l’époque édo.
La conférence se termine avec l’envie de continuer à découvrir la ville de TOKYO par nous -même en nous guidant toutefois avec le livre de Pierre MUSTIERE.
Nous remercions chaleureusement Pierre MUSTIERE de nous avoir fait partager sa passion, communicative, pour la ville de Tokyo et de nous avoir donné de son temps.