Avant de répondre aux questions de l’assistance, les intervenants ont fait un exposé sur le système de santé au Japon.
Le Docteur YAMAKAWA, spécialiste de maladie cardio vasculaire et rénale et également médecin conseil de l’ambassade de France a axé son intervention sur le traitement des urgences au japon :
Les hôpitaux japonais ne sont pas très habitués à recevoir une patientèle étrangère et non inscrite à l’assurance de santé japonaise. En allant à l’hôpital sans carte d’assurance, aucun de dépôt de garantie ne sera demandé. En revanche, il est constaté un grand problème d’impayés de la clientèle de passage au japon.
La carte de santé japonaise permet un accès à la plupart des hôpitaux exceptés ceux qui demandent une lettre d’introduction de la part du médecin traitant (ex : centre national de cancer)
Cette carte est généralement transmise par l’entreprise sinon on peut la demander à la mairie (pour résidents de plus de 3 mois). Cette carte prend en charge les frais de consultation à hauteur de 70 % à 80 %.
Il est recommandé pour un étranger d’aller à l’hôpital pendant les heures d’ouverture « régulières » et d’être accompagné d’une personne parlant le japonais.
Il vaut mieux préparer la consultation en se rendant sur internet et consulter le guide gratuit : WHEN YOU ARE A FEELING ILL édité par japan tourism agency (en 17 langues étrangères).
Pour choisir un bon hôpital, c’est assez difficile parce qu’il n’existe pas de liste des bons hôpitaux aux japon. Si on n’est pas satisfait, il vaut mieux consulter un deuxième avis.
En cas d’urgence, il faut appeler l’ambulance en composant le 119 et en précisant qu’il s’agit d’une urgence médicale (byonin).
En général un interlocuteur en anglais est disponible sur Tokyo mais il faut en faire la demande.
Avec l’ambulance (qui est gratuite), on ne peut pas choisir son hôpital sauf si on est déjà enregistré dans un hôpital et que ce dernier est d’accord pour nous recevoir.
Les liens et sites internet ainsi que l’ensemble de l’intervention du docteur YAMAKAWA est reprise sous forme de slide sur le site de l’ufe japon.
Après avoir traité des urgences, le docteur BLIAH, spécialisée en gynécologie et également médecin conseil auprès de l’ambassade de France au japon, prend la suite du docteur YAMAKAWA et fait un parallèle entre les deux de santé France / Japon.
Les deux systèmes sont pratiquement identiques (accès libre et égalitaire au médecin, prise en charge quasi universelle par l’assurance médicale) avec une haute qualité de soins.
En revanche, au japon 80% des établissements de soins sont détenus de façon privée mais c’est le gouvernement qui en contrôle tous les rouages.
Les actes médicaux au japon sont rémunérés et la consultation l’est très peu ; c’est pour cette raison qu’elles sont plus courtes qu’en France.
Les médecins japonais prescrivent beaucoup d’actes médicaux pour lesquels ils reçoivent une commission.
La relation patient / malade au japon est souvent très paternaliste. Le patient reçoit en général peu d’explication quant au diagnostic et choix du traitement. Des explications sont bien entendues données sur simple demande et moyennant un cout supplémentaire payé par l’assurance santé.
C’est l’état qui détermine la durée maximale d’une prescription. De même, le médecin s’expose à un surcout à la charge du patient s’il prescrit plus de 5 items.
Selon les médicaments, la durée de prescription peut être très courte ce qui oblige les patients à revenir fréquemment.
Concernant les temps d’attente pour une consultation : on doit obtenir une lettre du médecin nous adressant à un spécialiste à l’hôpital. On peut aussi y aller seul mais avec un surcoût de 5000 yens et un délai plus long pour avoir un rendez-vous
Les soins préventifs ne sont en général pas remboursés parce qu’ils sont considérés comme de la prévention. A partir de 40 ans, le japon propose, par l’intermédiaire des quartiers, des examens préventifs, plus ou moins nombreux selon l’âge.
Si on ne les fait pas à l’occasion des recommandations des arrondissements, ces soins (ex prise de sang) ne seront pas remboursés par l’assurance.
Les hôpitaux pratiquent une durée d’hospitalisation assez longue parce que le prix de la journée est bas. Peu de soins ambulatoires sont pratiqués au japon contrairement à la France.
La suite de la conférence est menée par Monsieur Pascal RIGAUDY, directeur général de SANOFI GENZYME et, spécialiste notamment des cancers et maladies rares.
Il nous précise qu’en termes de médicaments disponibles pour les cancers, il n’y a aucune différence entre la France et le japon. Les chirurgiens sont compétents dans les deux pays
En termes de nouveaux produits, il y a eu un investissement majeur de la part du gouvernement où désormais il faut compter un délai de 9 mois à un an pour un lancement de produit. Au japon, les produits sont lancés sur le marché avant de l’être en France.
Monsieur Thierry CONSIGNY conclut la conférence en nous présentant la Caisse des Français de l’étranger qui est un système de sécurité sociale pour les français installés à l’étranger.
La CFE assure la continuité avec la sécurité sociale française. C’est une caisse volontaire qui couvre l’assurance maladie-maternité, les risques professionnels et les retraites pour le compte du régime général.
Il nous a expliqué son fonctionnement ainsi que les nouveautés mises en place par cet organisme depuis le 1er Janvier 2019.
- CR de la conférence du lundi 17 décembre 2018 Par le Cabinet Deloitte Taj
- Conférence à Kyoto Jeudi 28 mars 2019 Par Françoise Moréchand